Bonjour tout le monde,

Comme vous pouvez le voir sur la carte, le 27/03/2015, dans la region du Chiapas, nous avons dû changer notre itineraire et prendre des transports pour se diriger vers San Cristobal de las Casas, ce qui n'était pas dans nos plans originaux.

Tout a commencé comme d'habitude, bon petit déjeuner, étape de montagne en vue et surtout 42km pour rejoindre Simojovel, nous étions donc gonfle à bloc pour cette étape numero 39.   

Nous faisons notre arrêt quotidien du midi pour se reposer, dans le village de San Andres Duraznal, où pour la premiere fois depuis le début de l'aventure, nous nous sentions "regardés" dans le mauvais sens du terme, nous ne nous sentions pas tout à fait à l'aise meme si les gens ne paraissaient pas dangereux evidemment.

Bref nous nous reposons et reprenons la route, ou plutot le chemin communement appelé "vereda" ici; c'est à dire un petit chemin emprunté par les paysans qui travaillent les champs et qui rejoignent souvent des villages entre eux. En effet beaucoup de villages ne sont pas reliés par des routes et seuls ces chemins permettent de se rendre d'un pueblo à un autre sans grand detour.

Nous avions ce chemin sur notre GPS mais demandons des renseignements pour être sûr de l'endroit exact, petite déscente cross et c'est parti pour une bonne heure de grimpette. Nous traversons les villages de Lima 1 et Lima 2 avant d'atterrir à "on ne se souvient plus du nom du village".   

Environ 200 mètres avant l'entrée du village, un jeune sort d'un chemin, tandis que nous avions regagné la route, et nous demande par où nous allons et ce que nous faisons, jusque là très classique, et nous dit qu'il nous demande cela pour en informer les gens en bas "qui pourraient avoir peur" ; un peu moins classique.
Arrivés a l'entrée du village, un homme, entouré de quelques jeunes dont notre  premier protagoniste, nous arrête pour nous demander la même chose, et nous affirme qu'il est l'agent municipal du village.
Jusque là pas de soucis meme si, comparé aux agents municipaux habituels, que nous avons l'habitude de fréquenter, ce monsieur ne nous parraisait pas très crédible.
Enfin bref, il nous dit ensuite : "Vous n'avez pas vu le panneau en haut avant l'entrée du village ? ", ce à quoi nous repondons non car nous n'avions pas fait attention.

Il nous explique que sur ce panneau est inscrit la chose suivante : "Il est interdit a tout "desconocido" comprenez "inconnus" de traverser le village à pied, auquel cas il devra payer la somme de 5000 pesos (300 euros)."

Il nous dit ensuite qu'effectivement, ici il est interdit à tout inconnu, qu'il soit Mexicain ou "Occidental", de traverser cette zone à pied, qu'il en est de même pour les villages suivants, que certains demandent même 10 000 voir 15 000 pesos, et que c'est comme ça.
De plus, il serait dangereux de passer à pied sur les chemins aux entrées et sorties de villages, surtout pour des Occidentaux, car il y aurait des gens dangereux qui volent et qui tuent, toujours selon notre agent municipal. Ainsi si nous voulons passer, il faut prendre une voiture.

Nous avons un peu de mal à comprendre car cela est venu d'un coup alors que nous enchainions 22 jours sans pause, et 39 jours de marche au Mexique. Jamais on ne nous avait interdit de marcher et "obligé" à prendre un transport".

On pose des questions on essaye de comprendre, mais on ne nous donne pas plus d'informations et on nous rabache le fait que nous ne pouvons  passer à pied. De plus en plus de gens arrivent et forment un cercle autour de nous pour voir ce qu'il se passait, d'une maniere très pacifique biensur mais c'est vrai qu'on ne se sentait pas super bien, en plus il pleuvait...

Bref nous n'insistons pas et à voir le serieux de l'agent municipal, on comprend que nous devrions l'écouter et rejoindre Simojovel en voiture.
Nous attendons quelques minutes et une voiture passe en direction de notre destination ; nous l'arrêtons, par chance il va à Simojovel, c'est parti.
Double coup de chance, dans la voiture, les autorités mucinicpales de San Andres Duraznal ou nous faisions pause 2 heures avant, très souriants, qui nous avaient d'ailleurs vu passer dans leur village.
Se sentant un peu plus à l'aise, nous essayons de poser la encore des questions pour comprendre, mais pareil, une sorte d' "omerta" sur les réelles motivations de ce refus d'accès.
Toutefois, en recoupant certaines infos, notamment celles receuillies avant le voyage, celles receuillies auprés de la gérante du comedor de San Andres Duraznal, les questions reccurentes des agents municipaux des villages, et quelques infos prises sur internet, nous donnons l'explication suivante :

Ces communautes ne souhaitent pas d'inconnus sur leurs terres, car ils pensent que nous venons chercher quelque chose : "que buscan ustedes?" revenait souvent dans la discussion (qu'est ce que vous cherchez, pourquoi vous êtes ici?). 

Comme vous avez pû le lire, nous n'avons pas payé 5000 pesos et n'avons eu aucun problème, et cela car ces gens, même s'ils ne nous mettaient pas à l'aise, étaient à vrai dire assez bienveillants car ils auraient vraiment pû nous embéter, mais en expliquant bien tout notre projet et notre aventure, ils se sont bien rendus compte que nous n'étions pas là pour chercher quoique que ce soit, comme par exemple l'ambre extrait d'une mine proche du village.

Effectivement, ils craignent que nous, inconnus du village, nous venions ici en quete de quelques ressources, informations, ou quoique ce soit qui ne nous regarderait pas.
C'est pour cette raison qu'ils ne souhaitent pas nous voir marcher ici, et nous décommandent fortement les chemins environnants car il existe aussi des gens "mauvais" qui eux pourraient etre dangereux.
Ces agents municpaux, ces communautés indigènes qui vivent tout de meme dans des zones reculées et pauvre du Chiapas, seraient des "Zapatistas", qui ne sont pas des indépendentistes, ni un gang arme organisé, mais plutot une communaute de personnes qui souhaite défendre son patrimoine, sa culture, ses terres, et qui essaye donc de se préserver au maximum au vu des tournures "capitalistes" du pays.

Durant nos autres jours de marche dans le Chiapas, nous avons pû lire d'autres pancartes "non à la construction de l'autoroute entre San Cristobal de las Casas et Palenque par exemple, non à l'augmentation de l'électricité, respect des lois pour les indigènes, nous mourrons pour nos terres, vive Zapata", ce genre de choses, qui traduit donc cette volonté de se preserver.

Evidemment nous vous recommandons de chercher d'avantage d'informations sur internet car nous ne sommes pas des experts et le temps nous manque pour étudier tout ça !

En somme, des personnes pacifiques qui essayent d'engager des actions politiques plutot que violente ou armées comme on peut le voir souvent dans les communautés conservatrices/independantistes (que ne sont pas les Zapatistas on le rappelle).
Chose que nous comprenons donc tout à fait, mais qui nous a tout de meme un peu degouté de changer notre route car on nous a deconseillé tout notre itineraire prévu jusqu'à Palenque, qui traversait toute une chaine de montagne, soient ces zones reculées.
De Simojovel nous avons donc dû aller jusqu'à San Cristobal de las Casas, ce que nous ne regrettons pas car c'est une ville vraiment superbe, et de là nous avons reconstruit notre itinéraire pour rejoindre Palenque, en ratrapant ces kilomètres perdus.

On ne se laisse donc pas abattre, The10KWalk trouve toujours un chemin !
C'est terminé pour cet article, ce petit fait divers étant une des évènements les plus marquants de notre épopée Mexicaine, nous voulions vous en donner une explication.

The10KWalk<